Bernard LOISEAU sur la route de Saint Jacques de Compostelle

Chères familles,

De retour de vacances en ce 24 septembre, nous attendait une carte postale de notre Cousin Bernard LOISEAU de Gonesse.

Il s'est lancé sur le Chemin vers Compostelle le 1er aôut et pense arriver à Santiago vers le 15 octobre. Je vous laisse découvrir sa bien sympathique carte postale et je ne doute pas un seul instant que chemin faisant, Bernard fut en pensées et en communion avec nous tous.

Bravo Bernard, bonne santé et bonne route, nous te remercions de ta pensée.  Bises affectueuses  Claude

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[PMF]

Ce 4 septembre 2013, une espèce de fou, encore plus fêlé que moi est venu interrompre ma sieste. Nous étions au refuge de pèlerins de Gradignan, banlieue sud de Bordeaux. Lui, venant de Gonesse tout près de l’aéroport, aurait pu faire le trajet en avion, moi venant de la Loire-Atlantique aurais pu faire le trajet en train ou en bateau.

Comme moi, il a préféré user ses chaussures sur ce beau chemin semé d’épines et d’étoiles, chemin de rencontre, de tolérance, d’humilité et de solidarité.

Un long ruban de soleil, de pluie, de douleurs, de joies dérisoires aux yeux de celui qui ne chemine pas, de paysages grandioses, d’églises toutes simples , de Cathédrales majestueuses rivalisant de beauté et de richesse, de villages aux pauvres maisons de torchis, de Castille aride et grise, de Galice, aussi verte que l’Auvergne, la Bretagne et la Normandie réunies, d’albergues avec leurs dortoirs parfois bien remplis et bruyants où l’on goûte le bonheur de prendre une bonne douche et de se délasser, de pâtes bolognese et de tortillas partagées, de « menùs del peregrino », qui sans les frites et la bouteille de vin rouge n’existeraient pas, de milliers de « ¡Holà !», « Hello ! », « ¡Buen camino ! », de noms de villes et de villages qui sonnent si bien, et qui nous ramènent au temps des jacquets qui neuf siècles avant nous ont foulé le même chemin..

1457 kilomètres plus loin, le 18 octobre, à 10:45 j’arrive au panneau d’entrée de Santiago. Congratulations et photos devant le panneau, qui attestent que nous n’étions pas partis à Ibiza… Le soir, la messe des pèlerins est un grand moment d’émotion, tout comme le sont les retrouvailles avec les autres pèlerins qu’on avait perdu de vue, tout comme l’était le passage à la Cruz de Hierro, point culminant du Camino Francès où les pèlerins y déposent un caillou ramené de chez eux afin de s’alléger du poids de leurs péchés… et comme le sera l’arrivée au bout du bout, le Cap Finisterre dernier promontoire avant l’Amérique



Le pèlerin de Gonesse est retourné dans sa paroisse et moi dans ma Bretagne, contents de se dire : « fini le lever à 6 heures, le sac à faire et les 6 ou 7 heures de marche obligatoire, finis les ronflements dans les dortoirs bondés… », mais nostalgiques de voir que le rêve est terminé et que la vraie vie reprend ses droits.

Alors prêt à repartir ?